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              DK I. ASTlQUl'I'h A LA RKNAISSAXCK             357

   Sur l'autre sarcophage, que plusieurs figures du Bon Pas-
teur partagent en trois parties, serpente une vigne sup-
portant de nombreux enfants cueillant des raisins que
d'autres enfants, placés au-dessous, foulent aux pieds.
   En dehors des deux statues du Bon Pasteur qu'on admire
au Latran, il en est une troisième d'un moins bon style au
musée Kircher. La pauvreté des premiers chrétiens ne leur
facilitait point toujours l'usage de sépultures d'un aussi grand
prix. Mais il ne faut pas oublier qu'au i c r siècle même, il y
eut des fidèles fort riches. Le sénateur Pudens en est une
preuve. D'ailleurs, si au temps des persécutions, la sévérité
des lois et la surveillance des magistrats en fonctions permet-
tent de penser qu'un chrétien, même en ayant les moyens,
n'aurait pu sans danger faire l'achat d'un sarcophage, il
faut néanmoins se persuader de ceci : c'est que le choix
des sujets sculptés présentant pour l'initié un sens fort dif-
férent de celui qu'il offrait au vulgaire, le chrétien pouvait,
sans danger, se commander un sépulcre de ce genre, si tel
était son désir. « La plupart des sarcophages que nous con-
naissons, a-t-on remarqué avec raison, ont été découverts
dans les catacombes où on les avait placés, après l'établis-
sement du Christianisme, pour que les restes des fidèles se
trouvassent reposer auprès des tombeaux des martyrs et des
saints. »
   Le symbolisme qui caractérisa l'art religieux, architec-
ture, sculpture et peinture,pendant les six premiers siècles
de l'Eglise, était destiné à dissimuler une science secrète
dont l'accessibilité se trouvait réservée aux seuls initiés, et
« aux personnes adonnées à l'étude de la sainteté », de
façon à les faire atteindre per formas ad veritatem ( i ) , selon
les paroles de l'Aréopagite.

  (i) Opéra S. Dyonisii Areopagita?. T. i, Ép. ix, p. 144.