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358 LA SCULPTURE A KOMK Les Pères de l'Eglise ne permettaient que la représen- tation des sujets qui, en donnant au chrétien l'espoir d'un monde à venir, pouvaient adoucir ses épreuves. Daniel dans la fosse aux lions, les trois jeunes gens dans la four- naise ardente montraient l'efficacité de la croyance au milieu des dangers de persécutions toujours imminentes. Les fleurs, les ceps de vigne, les couronnes de myrte, disposés comme ornement, tendaient à provoquer la joie. Quand le mystère était, pour ainsi dire, obligatoire, on empruntait au paganisme certains sujets qui, touchant au même ordre d'idées, se prêtaient à une double interprétation. Exemple : Orphée, Deucalion, Jason, les quatre saisons : celles-ci servaient d'emblèmes aux vicissitudes de l'existence. Le Mercure portant le bélier est l'idée première du Bon Pasteur. Onatus, Calliclès, Calamis traitèrent tous trois ce sujet. Le Mercure d'Onatusportait le bélier sous son bras; celui de Calamis, sur l'épaule, parce que le Dieu avait déli- vré de la peste la ville de Tanagra en faisant le tour de la cité avec un bélier sur les épaules. Dans les mystères de Cybèle, on expliquait aux initiés le sens caché de Mercure Criophore. Les enfants qui foulent aux pieds des raisins sont, égale- ment, un sujet d'origine païenne, car on peut les voir sur des bas-reliefs où se montre aussi Priape. La baleine qui engloutit Jonas est l'imitation d'un ani- mal fantastique représenté par Myron avec la tête d'un dragon, le corps et la queue d'un poisson, et dénommé par les anciens Pristis (1), pour Pristes, pristides, monstres marins, baleines (2). (1) Pline. L. xxxiv, 19, 8. (2) Ampère. T. m, p. 258.