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LA CHAPELLH DK SAINT-KOCIH A CHOULANS 2^1 pourpre gravée sur la poitrine. Sa famille était une des pre- mières de la ville. A vingt ans, ayant perdu ses parents, Roch donna ses biens aux pauvres et se consacra à leur service. Puis, .un jour, il revêtit l'habit de pèlerin et, à pied, le bâton à la main, se mit en route pour l'Italie, qui était alors ravagée par la peste. Le costume de Roch consistait, disent ses biographes, en une courte robe de couleur rouge (brevi qnadam coccinea veste), sur laquelle était jeté un petit manteau d'étoffe grossière. Un chapeau à larges bords couvrait sa tête; une besace destinée à recevoir le pain de l'aumône était sus- pendue à ses épaules; une forte chaussure, propre aux longues marches, protégeait ses pieds; enfin, un bâton, auquel pendait une gourde, lui servait d'appui. Arrivé en Italie, le jeune homme parcourut un grand nombre de villes, se consacrant partout, avec le plus admi- rable dévouement, au soulagement des malheureux atteints de la peste. Mais il n'allait pas tarder à subir, à son tour, les atteintes du fléau. A Plaisance, comme il prodiguait ses soins à des pauvres qui avaient été recueillis dans un hospice, un bubon ou charbon noirâtre apparut à sa jambe droite. Afin de ne pas être à charge à ses semblables, Roch résolut de se retirer dans une solitude. S'appuyant sur son bâton, il se traîna péniblement hors de la ville et gagna une vallée sauvage où s'élevait une épaisse forêt. Là , comme, à bout de forces et mourant de soif, il était près de succom- ber, un ange, dit la pieuse légende, fut envoyé du ciel pour le fortifier et le consoler. Guidé par l'ange, Roch atteignit enfin une sorte de grotte. Il venait de s'y étendre sur un lit de feuillage,