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292       LA CHAPKLLE DU SAINT-ROCH A CHOULANS

 lorsque, soudain, à ses pieds, jaillit une source vivifiante.
 Bénissant la bonté de Dieu, Roch étancha les ardeurs de sa
 soif et lava la plaie de sa jambe. Ses souffrances devinrent
 aussitôt plus supportables.
    Quelques instants après, un chien accourait près de lui,
 tenant dans sa gueule un pain qu'il déposait à ses pieds.
    Cet animal appartenait à un seigneur de Plaisance, nommé
 Gothard Palestrini, qui s'était réfugié dans sa maison de
 campagne pour échapper à la peste; il revint les jours sui-
 vants apporter à Roch le pain nécessaire à sa subsistance.
 Un jour, d'aventure, ayant suivi son chien, Gothard assista
 à cette curieuse scène; il s'approcha de Roch et s'entretint
 longuement avec lui. Il fut tellement touché par les exhor-
 tations de cet homme extraordinaire, qu'il abandonna ses
 biens, se voua au service des pauvres et alla mendier son
 pain dans les rues de Plaisance.
    Peu de temps après, ayant appris que la peste sévissait de
 plus belle, Roch, bien que souffrant encore, retourna à la
 ville prodiguer ses soins aux malades. Il en guérit un grand
 nombre dans les hôpitaux, dans les rues et sur les places
 publiques, en faisant sur leurs membres le signe de la croix.
Puis, le soir venu, il reprit le chemin de sa solitude.
    Comme il s'était assis à l'entrée de la forêt, il vit tout à
coup s'avancer et se ranger autour de lui les animaux
sauvages qui peuplaient ces lieux déserts. Dans leurs yeux
abattus, dans leurs membres tremblants, Roch eut bientôt
reconnu les symptômes de la peste, qui avait atteint jus-
qu'aux fauves des halliers.
    Prosternés en quelque sorte à ses pieds, ces animaux
semblaient implorer sa protection. Rocli les bénit et, s'ap-
prochant de chacun d'eux, les marqua du signe de la croix.
Ils furent aussitôt guéris.