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DE L'ANTIQUITÉ A LA RENAISSANCE 287 contre les Parthes, les Arabes et les autres peuples de l'Orient. La plate-forme était surmontée d'un quadrige en bronze ; sur le char étaient les statues de Septime-Sévère et de ses deux fils; des cavaliers, des soldats, des victoires, rangés de chaque côté du char, figuraient l'escorte des triomphateurs. Il en est de même dans les bas-reliefs sculptés à l'époque de Constantin et incorporés à la partie inférieure de l'Arc élevé à Trajan et que Constantin ne craignit pas de s'ap- proprier. Les artistes contemporains de cet Empereur étaient tombés dans une étrange barbarie artistique à en juger par les sculptures grossières des hauts faits de Cons- tantin qu'ils ne craignirent pas d'étaler à côté même des splendides bas-reliefs de l'époque trajane. Trajan avait donné son appui à l'art qu'il regardait comme un objet noble et digne des soins d'un grand prince. Adrien l'avait patronné d'abord parce qu'il l'appré- ciait, mais surtout parce qu'il y trouvait un moyen de flatter sa propre vanité. Marc-Aurèle, ami des lettres et de la philosophie, le contemplait d'un œil indifférent. Son immonde fils n'était ni capable de l'apprécier ni à même de comprendre quels services il pouvait rendre à l'huma- nité. L'art, renouvelé sous Trajan, entra donc en déca- dence sous Commode, comme l'art glorieux sous Auguste, avait commencé de décliner sous Tibère ( i ) . D'ailleurs on ne peut s'étonner de cette décadence géné- rale artistique, quand on voit les grandes fortunes qui donnaient la vie aux œuvres d'art sombrer dans la tour- mente du déclin de l'Empire romain. On peut dire que le coup de grâce fut porté par Cons- (1) Voyez Champigny, 329, 2.