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286                 LA SCULPTURE A ROMK

 étaient médiocres; il était capable de les tuer quand ils
étaient gens de talent. Entre l'architecte Apollodore et
l'architecte Adrien, il y eut ainsi une lutte d'art; mais à ce
jeu Apollodore jouait sa tète et la perdit ( i ) .
    A Adrien succéda Antonin le Pieux. Ce prince excel-
lent s'occupa peu des arts. Puis vint Marc-Aurèle dont la
statue équestre si pleine de noblesse, de naturel et de
dignité forme un groupe remarquable sur la place du Capi-
tule. La pesanteur des membres du cheval, l'aspect réaliste
de l'ensemble indiquent une œuvre originale de l'école
romaine ou tout au moins celle d'un Grec depuis long-
temps établi à Rome.
    Après l'avènement de Commode, la sculpture déclina
rapidement. Un premier symptôme de cette décadence
réside dans la colonne, pauvre copie de la colonne Trajane,
qu'il éleva en l'honneur de Marc-Aurèle. Erigé au milieu
d'une place qui est en partie l'ancien Forum d'Antonin
et aujourd'hui la place Colonna, ce dernier monument,
formé de vingt-huit blocs de marbre, est orné, comme
celui de Trajan, de bas-reliefs en spirale dont le travail,
beaucoup moins beau, offre peu de saillie et représente
les victoires remportées par Marc-Aurèle en Allemagne.
On y remarque la figure de Jupiter Pluvius, rappelant
certain miracle obtenu par la légion fulminante toute
composée de Chrétiens, lesquels attribuèrent à leur Dieu
la grâce dont les Païens remerciaient Jupiter.
   Nous trouvons une autre preuve du déclin de la sculp-
ture à Rome dans l'Arc de Septime-Sévère, en marbre
pentélique décoré de huit colonnes cannelées d'ordre corin-
thien et de bas-reliefs représentant les combats des Romains

 (t) Les Anloniiis, par le Comte de Champagny, t. H, p. 6.