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280                LA SCULPTURE A ROME




                             IV


   Sous Auguste, l'art parvint à une excellence que la
Grèce ne surpassa qu'aux jours de Périclès. De même que
leurs empereurs, les Romains riches embellirent les porti-
ques et les théâtres des productions esthétiques grecques,
parmi lesquelles se remarquaient les Å“uvres de Scopas et
de Myron et de nombreuses statues sculptées par les
élèves des plus habiles artistes hellènes établis alors à
Rome.
   Etant donnés le goût peu développé chez les Romains,
leur vêtement plus lourd et plus ordinaire, l'infériorité du
type au point de vue de la beauté, il était tout naturel que
la maîtrise des sculpteurs grecs diminuât rapidement,
loin de leur patrie. Il y avait néanmoins parmi eux des
talents distingués, ainsi que l'atteste la statue d'Auguste,
découverte dans les fouilles de la villa Livie et actuelle-
ment réunie aux marbres du musée lapidaire du Vatican.
La conception générale, la taxonomie des draperies, la
vénusté des reliefs qui rehaussent la cuirasse, témoignent
du génie, du savoir, de l'habileté des Grecs. Pourtant, si
l'on considère la minutie trop exagérée des accessoires qu'un
Phidias n'eût pas manqué de laisser au second plan, on se
trouve là en présence d'une œuvre marquant cette déca-
dence esthétique à laquelle arrivaient fatalement les sta-
tuaires tendant à satisfaire un peuple moins instruit que
les Grecs et tâchant de subordonner l'art au caprice de
l'individu.
   Le goût varia à Rome d'après celui du monarque régnant.
Tibère aimait l'obscénité : l'art se fit obscène. Caligula