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                             PIERRE ESKR1CH                            245

 extraordinaire. Pierre Krug s'est fait connaître en effet sous
 les noms de Pierre Vase, de Pierre Cruche et de Pierre
 Eskrich, et il a signé de ses ouvrages P. V., Cruche et
 Petrus Eskricheus.
    Il y a quelque chose de plus étrange. Dans une bible
publiée par Guillaume Roville en 1569 (1) et dont la plus
grande partie des vignettes sont de la main d'Eskrich,
celui-ci a figuré, au folio 388 verso, le prophète Jude
tenant des tablettes sur lesquelles on lit : onesi | uoeni{2) \
MONI. Ce n'est pas tout : on voit, au folio 391 verso, au
chapitre X de l'Apocalypse, les lettres IM sur un livre que
saint Jean présente à l'ange (3).
    Mariette avait en sa possessson des pièces signées par
Eskrich, pièces qui provenaient, suivant lui, de la « bible
d'Eskricheus». Il connaissait donc ce graveur, mais il n'a
pas vu, dans les deux vignettes dont nous venons de
parler, la main d'Eskrich, et, comme il ne s'expliquait ni
ce mot de Moni, ni les initiales IM, il a attribué et le nom
de Moni et les initiales à l'auteur de ces figures. Cet
auteur, dessinateur et graveur, aurait donc été Moni,
Jean Moni.
   Telle est l'origine de cette légende. Papillon a suivi
Mariette, il a même été plus précis. Il regardait comme
étant « de dessin et de la composition de Moni » la bible
de Roville de 1570 avec les huitains de Claude de Pontoux
et les actes des apôtres de Barthélémy Honorati de 1582 (4).

  (1) Biblia sacra, ad vetustissima exemplaria castigata, néeuon figuris et
chorographicis descriptionibus ilhislrala. In-folio.
  (2) Ou uopmi ou uopui.
  (3) Ces mêmes vignettes sont dans les bibles de Roville de 1570, de
1581 et de 1598.
  (4) Traité de la gravure en bois, t. I, p. 229.