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                      AUTOUR D'UNE POLÉMIQUE                              221

mémoire vénérable du B. Innocent V. La tradition tarine ne revendique
que le lieu de naissance d'un grand homme; elle avait perdu toute
trace de culte.

   Ces conclusions sont fort exactes, à la réserve, toutefois,
des monuments graphiques, dont l'ancienneté est discu-
table ( i ) .

                                     * *
   Outre la réponse du R. P. Mothon, qui était un démenti
formel aux insinuations injustifiées de l'évêque de Nancy,
le panégyrique prononcé par le bouillant prélat devait sou-
lever bien d'autres orages encore ! Mgr Turinaz, au cours
de son sermon, annonce qu'il vient de faire une impor-
tante découverte : un traité d'arpentage, resté inconnu
jusqu'à ce jour, et dont Pierre de Tarentaise est l'auteur.
Il explique ainsi comment l'illustre maître s'était adonné
à un travail si dissemblable de ses études habituelles.
   Que ce théologien, ce commentateur des Saintes Ecritures, ce reli-
gieux absorbé par l'enseignement et par les plus hautes missions, ait
composé un traité de l'arpentage, cela paraît d'abord étonnant et invrai-
semblable. Mais les grands théologiens de cette époque étaient des
géants capables de porter sans faiblir le fardeau des travaux les plus
prodigieux. Leurs œuvres sont de véritables encyclopédies, des Sommes,
des résumés de toutes les connaissances humaines. Vincent de Beauvais,
dans son Triple miroir, a étudié l'économie rurale et domestique, les
plantes et les arbres, l'art militaire, la médecine et l'architecture, e t c . .
Albert le Grand a traité de toutes les sciences naturelles. Roger Bacon
parle des lunettes à longue vue, d'un mélange détonnant de salpêtre et
d'autres substances, de voitures qui peuvent marcher sans attelage.


   ( i ) Patrie du pape Innocent V. Erreurs touchant cette question dans
lesquelles est tombe le R. P. Mothon, par l'abbé Borrcl, président de
l'Académie de la Val d'Isère. Moutiers, imprimerie Gavin, 1900, in-8
de 20 pp.