page suivante »
222 AUTOUR D'UNI-: POLl'îMIQUK Saint Thomas d'Aquin a composé un ouvrage sur les aqueducs et les machines destinées à élever les eaux. Hélas ! cette merveilleuse découverte va se trouver sin- gulièrement amoindrie! M. Misset, directeur de l'école Lhomond, à Paris, nous apprend, dans une récente bro- chure ( i ) , ce qu'il faut en penser. S'adressant à l'évèque de Nancy, il nous dévoile en ces termes ce qu'était ce mysté- rieux traité d'arpentage. Vous êtes très fier de l'avoir découvert et vous tenez absolument à kf paternité de cette trouvaille : « Aucun écrivain jusqu'à présent, dites- vous, n'a signalé cet ouvrage de Pierre de Tarentaise ». p. 17. Je le crois bien, Monseigneur, et il y avait pour cela d'excellentes raisons. Votre découverte en effet est un des quiproquos les plus amu- sants qu'on ait jamais commis depuis qu'on s'occupe d'érudition. Je vous en fais juge vous-même. « J'ai découvert, imprimez-vous (p. 16), à la Bibliothèque Barherini et à la Bibliothèque Chigi, éi Rome, deux exemplaires d'un ouvrage sur l'art agraire ou plutôt sur l'arpentage qui reproduit une partie d'un traité d'Innocent V. » Mais d'abord, Monseigneur, point n'est besoin de mettre ici en cause la Bibliothèque Barberini et la Bibliothèqne Chigi. Le volume que vous y avez découvert est partout. C'est simplement la collection des arpenteurs latins, éditée à Paris en 1614, par Nicolas Rigault, sous le titre iïAuctores finium rcguudorum, et rééditée à Amsterdam, par Cuillaume Goës en 1674, sous le titre de Rci agrarix auctores (2). Or, comment avez-vous été amené à trouver, parmi des noms (1) Pierre de Tarentaise d'après sou dernier panégyriste. Un enfant de la Savoie arpenteur et deux jois pape, j5