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154            CHRONIQ.UK.DK JANVIER     1901

   Qui ne connaissait le vieux professeur de l'Ecole des
Beaux-Arts, au front pensif qu'encadrait une longue barbe
blanche? Poncet était né à Saint-Laurent-de-Mure (Isère).
Il avait même donné à l'église de ce joli village une grande
composition,L'apparition du Christ àSainteMarie-Magdeleiiie,
qui figure dans le chœur. Mais, par une fantaisie du peintre,
ce tableau, au lieu d'être légué à l'église, est offert à la
commune. Ira-t-il de l'église à la mairie ? C'est dans le
cimetière de Saint-Laurent-de-Mure que repose aujour-
d'hui le brillant élève d'Hippolyte Flandrin. Poncet avait
gardé de son maître une vigueur de dessin, un sobriété de
coloris, une consciencieuse et correcte éducation artistique
qui constituent les qualités dominantes de ses œuvres. Le
musée de Lyon possède plusieurs de ses tableaux, entre
autres son portrait traité avec une remarquable intensité
d'expression.
   Poncet, qui était devenu l'ami intime de Flandrin,
l'avait accompagné à Rome en 1864 et l'assista dans sa
dernière maladie. Ce fut dans ses bras que le maître rendit
le dernier soupir. Il avait prit part à l'exécution des fres-
ques de Flandrin, fresques de l'église d'Ainay, à Lyon, des
églises Saint-Vincent-de-Paul et Saint-Germain-des-Prés, à
Paris. Il a gravé la plus grande partie de l'œuvre de
Flandrin; car J.-B. Poncet était un remarquable graveur
en taille-douce. Il apportait à ses planches une finesse, une
délicate précision, qui l'ont placé parmi les maîtres incon-
testés du burin. C'est Poncet qui a achevé la belle planche
de l'Entrée de Jésus à Jérusalem, commencée par l'artiste
lyonnais Soumv.
   Comme peintre son Å“uvre est importante. Il excellait
dans la grande peinture académique, religieuse ou profane.
Parmi ses toiles les plus remarquables, on peut citer : Lais