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SAINT-RAMBKRT-SUR-LOIRi: 12} Mais la mémoire du célèbre héros neustrien, se demande- ra-t-on, n'en sera-t-elle pas diminuée ou altérée ? Pareille crainte est au moins chimérique. La tradition du culte est solidement établie, on ne réussira guère à l'ébranler; elle invoque en sa faveur les témoignages les plus reculés, les plus positifs, les mieux enchaînés. Ils remontent aux actes eux-mêmes, déclarés parfaits par les Bollandistes : toutes prises sur des manuscrits de l'abbaye, les diverses éditions du célestin Benoît Gonon, de Duchesnc, de Guichenon ( i ) , ne se distinguent entre elles que dans les ajoutures du prologue et de l'épilogue ou dans d'insignifiantes variantes, successivement introduites par des mains qui modifiaient et ornaient le cadre sans toucher à la toile primitive. Les savants bénédictins de {'Histoire littéraire les regardaient comme une œuvre voisine de Charlemagne : leur rédac- tion coïncidait donc avec la restauration monastique si activement poussée par Leidrade. La fameuse lettre de cet archevêque à l'empereur est également à retenir ; elle démontre que le cloître jurassien, avant de rebâtir ses murailles et de repeupler ses cellules, invoquait déjà Rambert comme protecteur céleste ; la réforme ne fit qu'augmenter les honneurs rendus à sa mémoire. Moins de soixante ans après, Adon en recueillit les preuves persistantes; sa chronique en est garant. Cependant, son martyrologe, qui nomme Domitien, le I er juillet, se tait sur saint Rambert; Usuard est muet de même; mais aux diverses additions locales, jointes à son calendrier type, le bienheureux est mentionné dans les exemplaires de Saint- Rigaud en Bourbonnais et d'un prieuré dépendant de Saint- Bénigne. Important aussi comme règle du diocèse entier, le ( i ) En 1625, 1656, 1650.