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122 HOPITAL DE LA QUARANTAINE.
ments manuscrits, les caractères spécifiques de la maladie,
il n'en est pas de même dans celle-ci, dont la nature, le
point de départ et la marche sont nettement établis.
Des médecins éminents ont laissé, sur ce sujet, des tra-
vaux très-complets. Chieoyneau, chancelier de l'Université
de Montpellier, se rend à Marseille et y reste plusieurs
mois pour étudier le fléau et diriger les secours. Pesta-
lozzi, médecin de Lyon, sollicité par le duc de Lorraine
Léopold I er , écrit un Traité des moyens préservatifs et cu-
ratifs de la peste. Le docteur Mauget, célèbre érudit de
Genève, résume également, dans un traité populaire,
toutes les théories et les recettes des siècles précédents.
Les recettes conseillées contre la peste sont compliquées
et nombreuses, une seule est simple et sûrement efficace :
Pour fuir de la peste le dard,
Pars tôt, va loin, et reviens tard.
Beaucoup la mettent en pratique d'instinct et sans con-
seil ; ceux qui restent sont soutenus par le courage et la
prévoyance de l'évoque Belzunce et du gouverneur, le
marquis de Pilles, assisté du chevalier de Langeron. A
leur exemple.de toutes parts, les populations se mettent
en mesure de faire face au fléau.
Un mois après l'explosion de l'épidémie, l'inquiétude se
répand à Villefranche, et, malgré l'éloignement du danger,
la ville se met en état de défense.
Le 25 août 1720, « M. le lieutenant général a représenté
qu'on a l'avis que la contagion s'était répandue dans la pro-
vince (1), qu'il était dangereux qu'elle ne fît des progrès
dans cette ville, si on n'y apporte des moyens pour la préve-
nir; qu'il serait expédient d'interdire l'entrée à toutes sortes
de particuliers qui n'auraient point de billet de santé, et Ã
(1) Cette assertion était inexacte et inspirée par de faux bruits et par la
peur. La peste, à cette date, n'avait pas dépasse les environs de Mar-
seille et d'Aix.