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008 LE MARlîCHAr, DE CASTELLANE. grands caractères, de créer un terrain stérile aux doctrines qu'il n'approuvait pas et un sol fertile aux pensées qu'il croyait utiles au bien général, opposant aux premières la passivité de l'inaction et donnant aux secondes toute l'éner- gie d'impulsion qui distinguait sa nature. De là son action sur l'armée et sur la France, sur l'armée qu'il a toujours glori- fiée, sur la France qu'il a servie pendant près de soixante ans. Quelle a été l'action du maréchal de Castellane sur les populations lyonnaises? il avait cette popularité du respect et de la reconnaissance qui en avait fait le premier citoyen de Lyon. Aussi son nom vivra dans notre histoire comme une personnalité destinée à devenir légendaire. Le peuple l'ap- pelait Castellane comme il appelle la chapelle de Saint-Bo- niface le tombeau du Maréchal. Il est mort debout et il est resté debout dans nos souvenirs ; il l'était plus que jamais le 5 juin 1865 où il recevait, lui mort, les hommages de toute une ville, de toute une armée qu'il dominait encore. Com- bien d'hommes, le lendemain des funérailles, sont déjà ou- bliés ! II est vrai de dire que le comte de Castellane a laissé tant de treees de son commandement de douze années à Lyon! Le camp de Sathonay est son œuvre, toutes les roules qui entourent le camp ont été faites par ses ordres et par son ar- mée. On lui doit ce magnifique quartier de cavalerie delà Part-Dieu qui forme toute une ville militaire. Le champ de manœuvre du Grand-Camp a été créé par lui et, parmi tous ces travaux dont nous n'avons pas besoin de signaler l'impor- tance, il n'oubliait que lui-môme et il n'a jamais songé que l'ancien hôtel de Varissan pouvait être indigne de recevoir un maréchal de France et un Castellane. Aux natures trempées comme la sienne, à celte virilité d'action de tous les jours comme à celte dureté qu'il avait pour lui-même, élève-t-on des statues sur les places publiques?