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                     EXPOSITION DE 18<)3.                    179

effet général, les détails semblent achevés et accusés avec pré-
cision ! Il ne faut pas regarder un tableau avec le bout du nez,
 et que nous importe quelques incorrections de muscles, quel-
ques costumes peu conformes à la science archéologique?
Cela est beau, cela nous émeut, nous saluons dans cet auteur
l'inspiration, la verve et le sentiment de la grande peinture ;
cela nous suffit.
    Voici, je crois, ce qui se dit en face des Hébreux; passons
à l'autre extrémité de la galerie et admirons un autre ouvrage
de M. Bellet du Poizat. On n'en parlera moins et cependant
il n'est pas inférieur en son genre. C'est une Marine, une
élude si l'on veut, sans le moindre artifice de composUion, une
jetée comme on en voit, n'importe où, battue par des vagues
boueuses, éclairée • ar la lumière égale et blafarde d'un
ciel nuageux. Rien de plus vrai qud le Ion et l'agencement
des eaux, avec peu de chose, quelques touches adroites,
cette surface horizontale acquiert une profondeur infinie, on
mesure la distance entre le cadre et la jetée sans l'aide d'au-
cun objet placé là pour servir d'échelle de proportion, par la
seule puissance du coloris, par l'habile gradation de con-
tours indiquant le mouvement des eaux.
    Le second tableau-type de l'Exposition représente Henri de
Guise jurant de venger son père assassiné, etc. Il est de
M. Comte. C'est une tout autre manière. En dehois delà
beauté absolue qui échappe à l'humanité, les modes d'expres-
sion de la beauté relative varient à l'infini ; il ne faut en ex-
clure aucun ni imposer aucune formule lyrannique. Rien n'est
beau que le vrai, mais avec notre uature finie les règles exclu-
sives sont quelquefois arbitraires, et ne mènent pas toujours
au vrai. Voici deux tableaux supérieurs, ils dérivent de pro-
cédés différents et tous deux sont aussi vrais l'un que l'autre ;
de même'le ravissant Effet du matin, de M: Viol (n° 683),
traité dans un style vaporeux, frais, léger de feuillage, un peu