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452 NÉCROLOGIE. crits, les éditions priflceps, les œuvres typographiques de la Renaissance, et, avec un discernement parfait, avait su s'approprier [tout ce que cette dernière époque offre de plus remarquable, « Pénétré de celte idée que, sous le rapport de l'art, la ty- pographie était en pleine décadence , il voulut tenter une ré- forme par le retour aux beaux tjpes du XVIe siècle. 11 avait compris que le secret de la célébrité des Jean de Tournes , des Gryphe, des Rouville se trouvait dans le choix des carac- tères qu'employaient ces maîtres, dans la disposition artisti- que de leurs frontispices, dans le goût qui dirigeait l'orne- mentation de leurs livres. Il songea, dès lors, à revenir a ces grands principes. Mais, dans une ville de province, lorsque l'imprimerie parisienne a le monopole des éditions de luxe, lorsqu'on ne peut disposer de grands capitaux et surtout que l'on a. affaire à un public plus industrie! qu'artiste, comment mener à bonne fin une telle entreprise? « L'amour de l'art, le désir de relever la typographie de l'état où il l'avait trouvée, soutinrent notre compatriote dans celte lutte difficile. Peu à peu ses doctrines se firent jour. L'heureux choix de son ornementation rappela les beaux mo- dèles qu'il s'efforçait de faire revivre et l'introduction des ma- gnifiques lettres romaines, nommées par lui auguslales, com- pléta celte révolution qui, de Lyon, son berceau , s'étendit bientôt jusqu'à Paris, cette fois encore devancé par la pro- vince dans la voie du progrès. .« Si ses nombreuses et splendides publications, ses succès à l'Exposition universelle de 1855, où il obtint la médaille de première classe , avaient fait de Louis Pernn un imprimeur hors ligne, l'unanimité des suffrages des gens de goût le pro- clamait aussi un véritable artiste. Dessinateur habile, plusieurs ouvrages sortis de ses presses lui doivent une illustration qui ne rehausse encore le prix. La variété de ses connaissances