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486 PIE H. contre le christianisme : les Osmanlis triomphaient partout, tandis que les Chrétiens succombaient de toutes paris. Aussi Mahomet ne fit aucune réponse h la lettre du Pontife. Heu- reusement Pie II, par le mouvement extraordinaire qu'il réussit à imprimer à l'Europe, força le conquérant à ajourner ses plans. J'arrive au dernier ouvrage d'iEnéasSylvius, les mémoires de son temps en douze livres. C'est le plus considérable de ceux que sa plume a produits et le seul qui conserve encore pour nous son, intérêt tout entier. Cependant, chose singu- lière, la première question qui s'offre à nous touchant ces mémoires, c'est une qaeslion d'incertitude à résoudre. Ce livre est-il bien de Pie II? En effet, nous le voyons appa- raître, pour la première fois, plus de cent vingt ans après la mort du pape, sous ce titre bien fait pour nous donner le change : Pu 11, Pontifias maximi commentant rerum me- morabilium, quœ lemporibus suis.contigerunt, a R. D. Joanne Gobellino vicario bonnensi jamdiu composili. Ce Giovanni Gobellino, parfaitement inconnu jusque là , Francesco Ban- dino Piccolomini, premier éditeur des mémoires, nous ap- prend qu'il était un des familiers de Pie II. Nous le croyons volontiers. Dans ce cas, il a pu, sous la dictée du maître, contribuer à la rédaction du livre, peut-être en ordonner, en lier, par une copie correcte, les pages volantes qui, écrites à la hâte et en courant, lui étaient remises éparses et confuses ; mais quant à en être l'auteur, ou le rédacteur principal sur les notes du pape, c'est ce que des témoignages contempo- rains, de la plus grave autorité, ne permettent pas un seul instant d'admettre. Platina dit clairement : Commentariorum de rébus a se geslis libros duodecim scripsit, tertium deci- mum inchoavit. Anionio Campano, biographe de Pie II et son ami, précise encore davantage : Rerum sui temporis in ltalia geslarum libros duodecim, quod opus nundwn abso-