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                 LE MARÉCHAL DE CASTELLANE.                  bS9

 nullement. Le-maréchal de Castellane ne doit pas servir d'or-
nement plus ou moins bien combiné à l'angle d'un carrefour.
Sa place n'est pas sur le terrain de la foule et il a eu trop de
modestie et trop de vraie grandeur pour qu'il soit utile de le
glorifier en l'élevant de quelques moires au-dessus du passant
distrait.
   Il nous a été assuré que le maréchal de Castellane avait
dans différentes circonstances refusé soit le commandement
de l'Armée de Paris, soit la grande Chancellerie de la Légion-
d'Honneur. Celle dernière position aurait du reste bien peu
convenu à l'activité qui le débordait. Il aurait, paraît-il, de-
mandé à l'Empereur de lui laisser le commandement de l'Ar-
mée de Lyon tant qu'il serait capable de le servir, ajoutant,
qu'il désirait mourir dans cette ville, s'il ne pouvait plus
remplir le poste de haute confiance dont il était investi. Il
fut maintenu à Lyon et c'est alors qu'il fit élever à ses frais
la chapelle de Saint-Boniface.
   Ce petit monument, trop rapidement construit, ne pouvait
durer et peu de temps après la mort du maréchal, il était
menacé d'une ruine prochaine. C'est alors que, sur l'initiative
du Génie et la proposition de M. Vaïsse.le Conseil municipal
vota le crédit nécessaire a sa reconstruction. Le maréchal
Canrobert présida à cette réédificalion, et, par respect pour les
volontés du comle de Castellane, le monument nouveau futen
entier l'œuvre de l'armée. Peu de modifications furent
apportées au plan primitif.
   L'extérieur du monument est une masse de granit d'un beau
caractère; à l'intérieur on marche d'abord sur le monolithe
en granit que le maréchal avait fait exécuter sous ses yeux et
où ses restes reposent sous une ma&sive plaque de marbre,
avec l'inscription : Ci gît un soldat. A droite et à gauche deux
statues, un Grenadier et un Dragon, dues à la puissante inspi-
ration qui dirige toujours le ciseau de M. Guillaume Bonnet,