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LA CHARTMUSK DE SAINTE-CROIX. 43 des romans de chevalerie, était au nombre de leurs aïeux. Aussi les comtes de Forez ne dédaignaient-ils point leur alliance et vit-on les Roussillon obtenir toutes les illus- trations et tous les honneurs qu'on pouvait espérer au Moyen âge. Or, à la fin du xme siècle, au temps du roi Philippe le Hardi, vivait Guillaume de Roussillon, Annonay, Rive- rie, Dargoire, Châteauneuf, la Garde, et de bien d'autres terres aux pays de Lyonnais et de Jarez. Guillaume était le frère d'Aymar, archevêque de Lyon , et le comte Renaud de Forez le nommait son cousin. Il avait épousé l'une des plus nobles héritières du Dauphiné, Béatrix de la Tour,filled'Albert III, baron de la Tour et de Béatrix de Goligny, qui lui avait donné plusieurs enfants, et de- puis cinq années à peine il avait succédé à son père Artaud IV dans la possession de toutes les terres des Roussillon. Tout dans la vie souriait au puissant sei- gneur, lorsqu'il mourut prématurément, plein de force et de jeunesse, en laissant la tutelle de ses enfants à son épouse Béatrix (1277). Mère d'une nombreuse famille, chargée de l'adminis- tration d'un grand nombre de seigneuries, Béatrix pour- vut à toutes les nécessités de sa position difficile, avec la fermeté et la constance que nous admirons chez quel- ques-unes des femmes pieuses et énergiques de cette époque, qui savaient comme Blanche de Castille, tenir le sceptre d'une main ferme et faire respecter leur faiblesse dans un temps où le droit de la force avait encore tant d'empire. Encore jeune à la mort de Guillaume, Béatrix résolut de ne pas s'engager dans les liens d'une nouvelle union.