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88                 HISTOIRE D'UNE MÉDAILLE.

pas des débris d'une ville ou d'un château ; de l'autre, il est
certain que depuis des siècles ils ont été remaniés, relevés,
alignés à mesure que la culture s'est développée. Primitive-
ment ce n'étaient pas des chirats (1), aujourd'hui, ils en ont
toute l'apparence, et l'on chercherait en vain la trace de
quelques tailles régulières. Celle montagne s'appelle Molen-
dry ou Molandré. Dans le dictionnaire topographique joint
à l'Almanach de Lyon de 1760 il y a « Molendry, Moles
Adriani, montagne dans la paroisse de Cogny en Beaujolais.»
L'auteur du dictionnaire ne dit pas malheureusement à quelles
sources il a puisé cette étymologie ; elle est très-admissible.
Le mot latin de Moles se retrouve fréquemment dans les
désignations locales, avec la syllabe Mol jointe h un autre
nom, ou simplement traduit par Molard. Quant à l'empereur
  Adrien, il vint deux fois dans les Gaules (2). Il est dilficile
 le fixer un point historique avec le seul secours des noms
de lieux, souvent altérés par les variations de langage,
et surtout par les étrangers qui écrivent les annales d'un
 pays dont ils ignorent l'idiome et les traditions. Dans un acte
 d'acquisition de 1758, et sur un plan de la môme époque,
 je trouve, au lieu de Molendrè, Morandié et Mollandois.
 Ce sont des appellations fautives, bien que la première soit
 constatée par une sentence imprimée de la sénéchaussée de
 Lyon.
    Sur le sommet de Molendry, était une maisonnette ser-


   (1) Chirat, amas de grosses pierres qu'on trouve souvent dans
les montagnes de la France centrale. (Onofrio, Glossaire des pa-
tois du Lyonnais, Forez et Beaujolais). D'après M. Onofrio, le vil-
lage de Chirassimont en Forez tirait son nom de ce mot',le sol
est abondant en chirats, et la tradition porte que ces chirats sont
les débris d'un village primitif.
   (2) V. Péricaud. Notes et documents sur l'histoire de Lyon.