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156 LES JETONS DU CONSULAT LYONNAIS. Ces pièces étaient toutes invariablement de forme circu- laire d'environ 31 à 32 millimètres de diamètre (1) et pesant environ de 8 à 12 grammes d'argent et de 6 à 9 de cuivre. Ils étaient décorés spécialement d'armoiries et quelquefois de devises et d'emblèmes. Généralement l'élégance de la compo- sition et la correction du dessin caractérisent ces figures; et, s'il s'en trouve parfois, tels que ceux de 1661, 1667, 1672, dont 1 exécution est assez grossière, il en est d'autres, par compensation, qui sont d'un fini et d'une perfection achevée. La petite figure équestre gravée sur les jetons de 1697 est en ce genre un petit chef-d'œuvre, dont notre dessin n'a pu rendre toute la délicatesse. Les revers allégoriques de 1682, 1692 etc., ne sont pas moins remarquables de dessin; un autre jeton de 1692 reproduit une vue complète de la ville de Lyon et de tous ses monuments reproduits avec une fidé- lité scrupuleuse et inouïe eu égard à i'exiguité de l'espace. La finesse et la perfection des figures héraldiques de nos médailles consulaires est moins surprenante, car notre ville est une de celles où l'étude du blason a été le plus heureuse- ment et le plus assidûment cultivée. Les casques, les lambre- quins, les couronnes, les supports sont reproduits sur ces je- tons avec une variété infinie et toujours heureuse; les car- louches qui entourent les écussons forment une mine inépui- sable d'ornements où les transformations de l'art dans les deux siècles se déroulent retracées par la main des artistes contem- porains. Les écussons conservèrent la forme ordinaire jusqu'en 1680, que l'ovale fut adoptée; au milieu du xvni" siècle on voit s'y glisser quelques modifications. Les premiers supports se montrent vers 1675, et, à partir de 1680, ils décorent exclu- (1) Quelques-uns, au milieu du XVII e siècle, ont eu jusqu'à 34 milli- mètres de diamètre ; mais ces exemples sont rares. La dimension la plus ordinaire était de 31 millimètres.