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PIE H. 469 corrigea point, tant il avait une soif-ardente de s'instruire ! Soit pour éviter d'être à charge à ceux qui lui prêtaient des livres, soit aussi pour soulager sa mémoire etfixerses connais- sances, il faisait de nombreux extraits de ses lectures. La sciencequ'il acquit par ce moyen devint prodigieuse. Il pri- mait en tout. À Sienne où on l'envoya apprendre le droit, il fui bientôt à la léte de son cours. Sa supériorité inspira une confiance telle à ses maîtres que, avant qu'il cessât d'être éco- lier on lui confia l'emploi de professeur. Ni cette occupation, ni celle de dépouiller les arides commentaires du droit ro- main, ne l'absorbaient ou ne le desséchaient appoint de l'em- pêcher de cultiver les lettres. iEnéas Sylvius possédait un de ces esprits étendus, souples et faciles qui peuvent s'appliquer 5 plusieurs genres différents à la fois. Ses auteurs favoris étaient les princes de la langue latine , Cicéron , Virgrle, Tite-Live, etc II les préférait avec raison aux écrivains mo- dernes, y trouvant plus de satisfaction et de profit, et il s'exerçait à imiter ces grands modèles, par des compositions en vers et en prose (1). Ausortir de classe, iEnéas Sylvius, mal servi par la fortune, s'adonna à la poésie, pour se frayer la voie à une position dans le monde. Il faut croire toutefois qu'en cela il obéit aussi à un goût particulier, car, quoique sa présence au concile de Bâle révêlât bientôt en lui, pour les affaires, une aptitude qu'on se hâta de mettre à profit, il ne cessa point de versifier. Au milieu des graves débats auxquels il prenait part, des missions labo- rieuses dont il était investi, il savait trouver les loisirs pour faire des excursions au Parnasse. Il choisissait plus volontiers les sujets légers et badins que les sujets relevés, soit que ce fût le tour de son génie poétique, soit qu'envahi par des pré- (1) Gregorii Lollii epist. XLVII, ap. epist. Jacobi card. Papiensis. — Girolamo Agliotti ap. Tiraboschi, t. VI- p . 665.