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332 PROMENADE. si minces ressources, l'exhumation est bien lente-, c'est tout au plus si l'on découvre huit ou dix maisons par an, et si ce train là continue, dans cinquante ans l'œuvre de résurrection ne sera pas achevée ; car à en juger par l'enceinte des remparts dont un déblaiement complet a fait connaître le pourtour, plus de la moitié de la ville est encore à découvrir. Il est vrai que les quartiers qui ont revu la lumière, devaient évidem- ment en être les plus riches et les plus somptueux, car on y trouve tous les édifices qui constituent le cœur et le cer- veau d'une grande cité. Les embarras financiers du gouvernement italien qui ne sont un mystère pour personne, restreindront sans doute longtemps encore le budget de l'archéologie : mais ne pour- rait-on trouver une combinaison de nature à éluder cette im- possibilité, et à réaliser par la spéculation privée ce qui est actuellement une trop lourde charge pour l'Etal? Evidemment si, et voici le plan que m'a inspiré ma visite à la plus grande merveille de l'Italie. L'action privée, comme elle (end à le faire partout, se substituerait à l'action gouvernementale. Un appel serait fait à tous les financiers intelligents de l'Europe, et l'on consti- tuerait par actions une grandeCompagnie artistique qui s'im- poserait la tâche de déblayer et d'inventorier dans un délai donné ce qui reste à connaître de Pompéï. Cette Compagnie tiendrait sa concession du gouvernement lui-même, sous l'inspection et la surveillance duquel auraient lieu ses opéra- tions. Comme compcnsatien de l'engagement qu'elle pren- drait d'exécuter à terme fixe les travaux d'exhumation, il lui serait accordé un bail à long "terme pour l'exploitation des ruines. Cette exploitation rémunératrice consisterait soit dans la vente des objets d'art trouvés par elle, soit dans la ferme du droit de visite actuellement perçu. Il est incontestable, selon moi, qu'il y aurait là une belle