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PIE ii. 471 manque tout à fait ; on n'y voit aucun de ces incidents, aucune de ces péripéties qui prêtent de l'intérêt à l'amour. C'est le récit, un peu brodé, mais véritable de la passion de Gaspard Schclik, seigneur de la suite de l'empereur Sigismond, pour une jeune dame de Florence, fait qui avait causé dans le temps beaucoup de bruit dans toute l'Italie. Cet opuscule a peu d'importance littéraire par lui-même et je me serais abstenu d'en parler, s'il n'avait sa place marquée dans les collections des bibliophiles. Il est de la justice de dire que, devenu homme d'église et souverain pontife, iEnéas Sylvius désapprouva hau- tement cette composition, ne pouvant l'anéantir (1). Il est impossible aujourd'hui de juger du talent poétique d'iEnéas Sylvius, aucun de ses poèmes n'est arrivé jusqu'à nous -, et les quelques strophes, sur la passion du Christ, qui se lisent dans l'édition de ses œuvres Enricpetrina, ne sont nullement de nature à nous en donner une idée. Peut être l'idiome exclusivement latin dans lequel ces poèmes furent composés a-l-il été pour quelque chose dans leur disparition. Cependant, comme les œuvres d'autres poêles latins du XVe siècle leur ont survécu, il est à présumer qu'iEnéas Sylvius lui même a détruiMes siennes, celles-ci, parce que leur ca- ractère léger et mondain déplaisait à la gravité du prêtre , celles-là , parce que leur mérite ne satisfaisait point le goût > mûri de l'auteur qui détestait, disait-il, les vers médiocres. iEnéas Sylvius trouva dans l'histoire un genre mieux as- sorti, je crois, à son génie propre, à lanaturede ses aptitudes, au sérieux de son caractère, ainsi qu'au rôle d'homme d'Etat qu'il fut appelé à jouer. Jl débuta, dans la carrière, par deux livres de commentaires sur le concile de Bâle (Commentant JEneœSylviiPiccolominei degeslis basiliensis Concilii). Très- jeune encore et comme iljvenait de terminer ses éludes, iEnéas (l)Epist. CCCXCV.