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                  NÉCROLOGIE.


       FUNÉRAILLES DE M. LOUIS PERRIN.

    Le 7 avril, à 4 heures du matin, décédait au milieu
de sa famille désolée un homme de bien, un artiste, un
imprimeur d'élite qui non seulement avait relevé la ré-
 putation de notre ville, si célèbre autrefois par ses belles
 éditions, mais qui avait porté aussi loin que possible
 l'art des Aide, des de Tournes et des Elzévirs. M. Louis
 Perrin, après s'être fait une réputation européenne, dé-
cédait à la suite d'une longue et cruelle maladie dans sa
 soixante-sixième année, c'est-à-dire à un âge où ses
 amis pouvaient espérer le voir longtemps encore diriger
 les beaux travaux de sa maison. Le dimanche, 9, jme
foule atj;rist£e, où se voyait non seulement |a Tjpographj.e
 lyonnaise tout entière, niais djes membres no,mbFjeu.x
 de l'Administration, de la Cour, d,u Barreau., de l'Aca-
 démie et de différents corps savants, s'éloignait du mo-
deste appartement de la rue du Plat pour accompagner,
jusqu'à Ainay d'abord et jusqu'à Loyasse ensuite, celui
dont notre cité était fière et que les typographes, ses
confrères, s'accordaient à regarder comme leur maître
et leur chef. Les ateliers étaient déserts, le deuil était
 partout, on comprenait que l'art était fini et que Lyon ne
livrerait plus à l'Europe savante ces chefs-d'œuvre d'im-
pression dont la beauté rivalisait avec les éditions lep
plus parfaites des temps passés. On rappelait l'honora-
bilité, la délicatesse de sentiment, l'élégance de goût du