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LA CHANSON DE ROLAND LE POÈME ET L'OPÉRA. Il y a quelques années, un illustre compatriote faisait une série de leçons sur la Chanson de Roland devant un auditoire d'élite. Mêlant avec habileté de lumineux commentaires à d'abonrdanles citalions, l'orateur ressuscitait les beautés du poème, en déroulant les phases héroïques de notre vieille chanson de geste. Dans les scènes émouvantes où se dessi- nent les grandes figures de Roland, d'Olivier, de Turpin et de Charlemagne, la parole grave et recueillie du maître traçait les contours et les reliefs saisissants de cette poésie pleine de foi, d'enthousiasme et de ce mâle génie qui abonde aux premiers âges de notre histoire. Ces leçons simples comme le .chant de Ronccvaux, mais animées du souffle épique, parlant à la fois du poème et de son interprète, remplissaient le public d'admiration pour l'œuvre de Turold et pour le poète qui la faisait si bien com- prendre. Aussi la Chanson de Roland, commentée par V. de Laprade, demeure-t-elle un souvenir impérissable dans la mémoire des auditeurs de la Faculté des Lettres de Lyon. Aujourd'hui, on donne une partition écrite sur ce poème. Quelle est celte interprétation des personnages tradilionnels ? Comment Charlemagne, Olivier, Roland, chantent-ils et agis- sent-ils dans l'opéra de M. Mermet? Jetons un coup d'œil sur le sujet. La légende a sa source dans un fait historique, la mort de Roland et la défaite de l'arrière-garde française au val de