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POÉSIE. LES SOULIERS DE MADAME LA COMTESSE D'HORNOC. Ami lecteur, vous voulez du nouveau, Je n'en ai plus, j'ai vidé mon bureau ; Mais, s'il vous plaît que l'on vous donne en place Un vieux récit que l'on vous rapetasse, Sur ce point là , prompt à vous contenter, Dites un mot, je suis prêt à conter. Je peux, pour rien, vous servir une rente De conter un, deux, trois, quatre, vingt, trente, Ou même cent ; tantôt moins, tantôt mieux, En inventant, en restaurant du vieux. Or, vous saurez que le neuf se compose Du vieux toujours, où l'on coud quelque chose ; Et qui pourrait vous donner du neuf pur, Sans grands parents, n'ayant racine aucune En d'autre temps, arrivant de la luue, Opérerai! un miracle, à coup sûr. Moi, qui vous parle, aurais fait ma fortune Si j'eusse été jamais ce sorcier-là , Et jugerez, lecteur, d'après cela, Que du profond de mon pauvre habitacle, Ce n'est pas moi qui ferai ce miracle. Enjoliver des contes délaissés Depuis longtemps, je le puis faire assez, 19