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                          Hisroin,!.                     234
    L'opinion du représentant Javogues, né àMontbrison,
où il exerçait la profession d'avocat, et non celle d'huis-
sier, comme on le dit dans la Biographie universelle,
 fut probablement d'un grand poids dans la détermina-
(ion qui fit prendre l'arrêté de création du département
de la Loire, création qui réalisait le vœu d'une grande
partie des habitants de l'ancien Forez. Mais ce représen-
tant satisfit en même temps, dit-on, ses rancunes parti-
culières, en déniant à Montbrison le titre de chef-lieu du
nouveau département qui semblait lui revenir de droit,
et qui fut accordé à une autre localité du même district,
la ville de Feurs. Cette ville offrit ainsi l'exemple unique
d'un chef-lieu de département qui n'était pas chef-lieu
de district.
   Nous croyons qu'on a mal interprété les actes de Ja-
vogues dans cette affaire. On était alors dans un mo-
ment de fièvre où tout ce qui rappelait le peuple romain,
type idéal du républicanisme de ce temps-là. était admiré
et prôné. Javogues, placé naturellement sous l'influence
des traditions locales, crut sans doute faire acte de bon
citoyen en reniant à Feurs son ancien rang. D'ailleurs
lès circonstances justifiaient jusqu'à un certain point
cette mesure, comme on va voir. Il anticipa seulement
de quelques mois un décret delà Convention qui ordonna
de dépouiller toutes les villes rebelles de leurs avanta-
ges politiques.
    Soit crainte du désordre inséparable d'une révolution,
soit préjugé aristocratique bien naturel dans une ville
toute féodale, Montbrison n'avait pas partagé l'enthou-
siasme général qui, à la fin du XVIIIe siècle, poussa la
France vers un nouvel ordre de choses. Sa population,