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232                      IIISTOUIE.

un peu gentilhommière, voyait trop les prérogatives
qu'elle avait à perdre et pas assez les avantages que le
pays avait à gagner à un changemeut social devenu iné-
vitable. Un fait particulier était encore venu, au début
de la révolution, lui donner un sujet de mécontentement :
par la nouvelle organisation départementale, Montbri-
son perdit son titre de capitale, et fut réduit au rôle de
simple chef-lieu de district. Cette déchéance, en ame-
nant la suppression d'une foule d'administrations, et en
particulier celle du bailliage, avait blessé les intérêts
d'un grand nombre d'habitants de toutes les classes.
Aussi, lorsque Lyon eut levé l'étendard de la révolte, se
hàtèrent-ils d'embrasser le parti de cette ville.
    Ainsi associé au sort de Lyon, Montbrison subit la
même fortune. Prise sur les royalistes par les troupes
venues d'Auvergne, cette ville dut recevoir un comité de
salut public qui y commit de grandes dilapidations. Sa
position était d'autant plus fâcheuse que les autres chefs-
lieux de district du département n'avaient pas suivi J'im-
pulsion contre-révolutionnaire de Lyon. Les administra-
teurs du district de Villefranche, par exemple, écrivaient
le .7 octobre à la Convention pour lui apprendre qu'ils
venaient d'organiser quatre bataillons de jeunes gens de
dix-huit à vingt-cinq ans, dont trois combattaient déjà
sous les murs de Lyon, et qu'ils allaient en former un
cinquième, ce qui ferait dans le district seulement 4,500
hommes levés en huit jours.
   « Nous vous prions, citoyens, porte la lettre, de pren-
dre en grande considération la demande que nous allons
vous faire, et que nous communiquons à nos frères des
autres districts, n'y comprenant pas celui de Lyon.