page suivante »
BIBLIOGRAPHIE. 187 ter les noms des hommes célèbres, des villes, des fleuves et des pays dont ©n a besoin journellement et dont la nomen- clature est infinie. Peut-être pourrait-on encore demander à l'auteur quelle règle il a suivie pour la prononciation qu'il nous impose?Sans avoir de préférence pour l'accent du gendarme Pandore ou pour celui de son brigadier, ne pourrait-on pas désirer autre ch®se que la mélopée parisienne ? Ah ! dame ! je sais bien que Paris est la tête de la France, mais nous ne pensons pas cependant que l'atticisme du faubourg St-Antoine l'em- porte de beaucoup sur celui de Dijon ou de Ghambéry. Si M. Peyreigne veut qu'on dise : paille, paye; paillasson, payasson ; une fille, une fiye , nous nous rappelons qu'on a aussi dit, là -bas, sur les bords de la Seine, il y a soixante et dix ans : « La épublique est .en dangé, paole d'honneu la plus saquée. » Nous donnerait-on aujourd'hui cette pronon- ciation, comme la seule bonne parce que c'était celle des pourris du Directoire, et nous obligera-t-on à grasseyer parce qu'on n'admet pas les r sur le boulevard des Italiens? Soyons de notre temps, mais respectons les étymologies, les antiquités, les souvenirs; le passé c'est le charme de la patrie ; un pays nouveau ne dit rien au cœur. Ne boule- versons donc pas si légèrement tout ce qui s'est fait avant nous et ne prenons pas une mode passagère, un caprice de Paris pour la règle de la France. Ces réserves faites au sujet de la prononciation des mots depuis longtemps français, nous louons M. Peyreigne de la pensée" qui l'a guidé en nous présentant et en discipli- nant les nouveaux auxiliaires que la frontière ouverte a laissé passer. Autrefois, lorsque dans une cité se présen- tait un voyageur, on ne lui accordait le droit de bourgeoi- sie qu'après de longues années. Aujourd'hui à qui vient s'établir chez nous, toutes les portes sont ouvertes. Le mécanicien anglais, lé tailleur allemand, le chanteur ita- lien sont bien reçus à condition de se rendre utiles. Ce ne sont pas encore des frères ; ils n'ont, pauvres gens, ni nos