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LA CHASSE AUX LIONS.
O vous qui vous intéressez aux infortunes d'un pauvre
lièvre tué au déboulé dans la plaine du Dauphiné, aux mal-
heurs non moins navrants d'une de ces rares compagnies de
perdrix qui piétinent encore dans les montagnes du Lyon-
nais et que des chasseurs ont dispersées ; vous qui suivez
d'une oreille attentive le récit de la mort d'un beau canard
au col d'émeraude, au manteau de velours, piqué par le
plomb d'une canardière, le long des balmes du Rhône, écou-
tez le récit d'une chasse lointaine, d'une chasse à un gibier
plus terrible que le plus monstrueux sanglier de la Bourgo-
gne, que le cerf le plus fier de Compiègne ou de Fontaine-
bleau.
En lisant dans le Journal illustré comment Alexandre
Dumas tua son premier lièvre, l'idée m'est venue de vous
raconter comment je tuai mon premier lion !
Ne courez pas à la signature ce n'est pas Jules Gérard
qui écrit ces lignes Hélas! Jules Gérard a trouvé la
mort, — une mort tout à la fois misérable et glorieuse en
explorant le désert.
Mais j'ai eu aussi moii coup de fusil célèbre; un de ces coups
de fusil qui retentissent dans toute l'existence d'un homme ,
si remplie qu'elle soit par les travaux cynégétiques, littérai-
res ou autres ; un coup de fusil enfin qui aurait fourni au roi