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                LES JETONS DU CONSOLAT LYONNAIS.                     157

sivement les armes du prévôt des marchands. En 1704.1e
comte de Garnerans, prévôt des marchands, ayant substitué
une couronne, au casque qui surmontait le blason, ses succes-
seurs , même ceux qui n'étaient pas titrés, adoptèrent cet
usage et, par la suite, les simples échcvins s'arrogèrent égale-
ment ce droit. Dès cette époque, comme de nos jours, la cou-
ronne de comte fut un ornement banal, dont les gentilshommes
sans litres et jusqu'aux roturiers dôWèrent leurs armoiries.
   Ce fut pendant une quarantaine d'années environ, de 1659
à 1697, que les compositions allégoriques turent appliquées
aux jetons. Le P. Menestrier , grand créateur de devises et
d'emblèmes, dut proposer cette innovation et la faire adopter,
son goût et son influence se retrouvent tout entiers dans ces
figures. On y rencontre quelques allusions à des faits histo-
riques, tels que la première entrée de Louis XIV à Lyon, en
1659, et la naissance du duc de Bourgogne en 1682; les
autres jetons renferment presque tous des emblèmes élogieux
en l'honneur du Roi et du Consulat.
   Le plus ancien artiste à qui l'on puisse attribuer la gravure
de nos jetons est Varin , graveur de la monnaie, établi à
Lyon depuis 1642. On doit citer, vers le même temps, Gendre
et Clémenf, puis les Jacquemins qui, pendant tout le xviii'
siècle, furent, de père en fils, les graveurs en litre de la
ville (1). Ils eurent pour collaborateurs Gentot, Bigant, et
enfin Se célèbre Duvivier, dont l'habile burin a gravé, dans la
seconde moitié du dernier siècle, nos jetons consulaires les
plus élégants.
                            Aug.   DÉKIARD et A.       STEYERT.



   (1) Le dernier des Jacquemins, qui peut-être avait pris paît aux excès
île !a Terreur, périt dans les massacres des prisons en 1797.