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     MOSAÃQUES D'UN RÊVEUR



                     TROISIÈME SÉRIE.



   C'est une chose bien admirable que la simplicité des
moyens matériels mis par la nature au service des arts.
Chacun de ceux-ci, avec des formules extrêmement res-
treintes, arrive à des combinaisons d'une variété infime.
   Les signes qui traduisent l'idéal ne sont rien, et ils
expriment tout.
   Considérez le langage : avec vingt-quatre lettres, il
suffit à rendre les innombrables formes de la pensée
humaine. Il'n'est rien dans le monde visible et invisible
qui ne puisse être reproduit avec clarté et magnificence
par l'alliance et le jeu de ces quelques caprices géomé-
triques appelés les caractères de l'alphabet.
   Prêtez l'oreille aux doux bruits de la musique. Quelle
fécondité! Quelle variété, quelle richessse dans leurs
vastes combinaisons ! Quel monde d'idées et de sensa-
tions cela réveille! Quelles échappées sur l'infini cela
ouvre à l'âme ! n'est-ce pas ?
   Eh bien ! c'est avec sept tons et autant de demi-tons
seulement que ces prodiges s'accomplissent. Ils suffisent
pour donner un corps à tous les sentiments humains,
pour réaliser les harmonies et les mélodies inépuisables