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MTTJÉRATURE. 119 en utiles enseignements ! Pour cette année j'ai divisé moncoursen deux séries de leçons entièrement distinctes. Le lundi, je tracerai à grands traits le tableau de la litté- rature grecque en m'arrêtant de préférence aux auteurs du programme de la licence-ès-lettres, pour que les can- didats à ce grade universitaire trouvent dans ces leçons une utile et sérieuse préparation. Le mardi je traiterai devant vous de la littérature latine, et en particulier d'un grand poète dont l'étude soulève une foule de questions intéressantes, l'auteur du poème sur la Nature des choses, le précurseur et le modèle de Virgile. Plusieurs raisons, Messieurs, ont déterminé mon choix. Lucrèce, a un grand "nom dans la poésie latine, quel- ques-uns de ses admirateurs vont même jusqu'à le pro- clamer le premier des poètes romains ; mais en général il est peu lu ; jusqu'à ce jour il n'a été introduit dans les écoles que rarement et par fragments très-courts. L'obs- curité de son sujet rebute les lecteurs qui veulent un plaisir facile; j'ajoute l'obscurité de son texte, cardans les éditions anciennes- il est fort altéré. Il en résulte qu'en somme Lucrèce est moins connu que les poètes du siècle d'Auguste, même que ceux de la décadence. Et cepen dant il a eu des panégyristes si éloquents, que ceux-là même qui le connaissent peu en ont une grande idée. J'espère, Messieurs', que je n'aurai point fait un faux calcul en comptant que ce sujet aurait pour vous un attrait de curiosité et de nouveauté. Mais il en a bien d'autres; et d'abord l'intérêt des choses mêmes dont parle le poète, indépendamment de la forme brillante et souvent sublime dont il les a revê- tues. Lucrèce', Messieurs, est philosophe presque