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 118                     LITTÉRATUBE.

 chercher bien loin ; nous pouvons vivre au milieu des chefs-
 d'oeuvrede l'art antique, et leur étude n'est point sans uti-
 lité pour celle des littératures. Elle forme notre goût au
 sentiment du beau, du grand, tel que le comprenaient
 les anciens; elle nous fait pénétrer le secret de cette
 mesure, de cette proportion, de cette harmonie qui sont
les mérites propres du génie grec : après avoir longtemps
contemplé l'œuvre du sculpteur et de l'architecte, il
semble que nous comprenions mieux celle du philosophe
ou du poète, si différente sans doute, mais qui émane du
même esprit.
    C'est à l'aide de toutes ces ressources nouvelles et à la
clarté de toutes ces lumières que je voudrais, Messieurs,
étudier avec vous les littératures anciennes. Autant
qu'il'me sera possible, je vous ferai profiter des recher-
ches , des découvertes par lesquelles l'érudition des
cinquante dernières années en a fixé, éclairci, interprété
les textes. Je mettrai à contribution pour vous être utile
ce qu'il y a de vrai et de solide dans les travaux soit de
nos voisins d'outre-Rhin, mine féconde, mais où il faut
choisir, soit de nos savants français, parmi lesquels je
serai heureux souvent de saluer mes maîtres et mes
amis. Quel vaste champ, Messieurs, s'ouvre à nos re-
gards! Toute la littérature latine, poètes et prosateurs,
pendant une période de six cents ans, de Livius Andro-
nicus à Symmaque et à Boëce; toute la littérature grec-
que pendant une période bien plus vaste encore, puis-
qu'elle va du vieil Homère aux contemporains de Justi-
nien. Et que de noms illustres! une leçon entière ne
suffirait pas à les énumérer. Puissé-je parcourir avec
vous cette carrière si féconde en nobles jouissances et