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                        LITTÉRATURE.                     109

Autrefois les plus savants critiques lisaient surtout les
auteurs anciens dans les éditions imprimées ; or ces
éditions, même les meilleures, trahissaient par leurs obs-
curités, par leurs variantes, par leurs divergences, une
imperfection native et un vice profond qui a frappé vi-
vement nos contemporains. Ce sera, Messieurs, une des
gloires du dix neuvième siècle d'avoir cherché en tou-
tes choses le certain, l'exact, le solide. Appliqué à l'or-
dre littéraire cet esprit devait infailliblement conduire à
rechercher les origines de ces textes évidemment incer-
tains et fautifs par cela même qu'ils variaient. On s'est
dit enfin que pour admirer avec quelque sûreté les
œuvres des anciens, il fallait au moins savoir, autant
que cela était possible, ce que les anciens avaient réel-
lement écrit, et la conséquence immédiate de cette idée
c'est qu'il fallait avant toute chose rechercher, exami-
ner, comparer les copies antérieures à l'invention de
l'imprimerie, les classer d'après leurs différences et leurs
ressemblances, lâcher de découvrir, par les règles de la
paléographie, l'époque où chacune d'elles a été écrite ,
et en remontant ainsi aux plus anciennes, retrouver les
sources les plus pures, celles où il est le plus vraisembla-
ble que le texte primitif se soit conservé.. Tel a été le
point de départ d'un immense travail qui n'est point
encore terminé, mais qui a déjà produit d'admirables
résultats. On a fouillé ces vastes collections du Vatican,
de la bibliothèque Laurentienne à Florence, de notre
bibliothèque impériale, de l'Ambrosienne de Milan, bien
d'autres encore ; on a dépouillé avec une exactitude
minutieuse tous les manuscrits qu'elles contiennent ; on
enarelevéles moindres variantes. Une critique pénétrante