page suivante »
482 BIBLIOGRAPHIE. De toute servitude éternels pourvoyeurs, Usez, pour ma défaite, usez de tous vos charmes. J'attends et je suis fort; moi, si débile hier, Je suis prêt à vous vaincre en un combat suprême, A briser votre joug, à rester pur et fier... De plus vaillants que moi combattront en moi-même. Par ses grands souvenirs mon cœur est défendu; Mon cœur est habité comme une citadelle. Les héros que j'implore en mon culte assidu Sauront garder leur temple et leur humble chapelle. A défaut de ces dieux lointains et triomphants, Toi l'ange maternel, toi, simple et forte femme, Qui veilles, de là -haut, l'aïeul et les enfants, , Tu peux m'aider à vaincre, à toi seule, ô grande âme. Non, tu n'interdis pas ces sommets à ton fils ; Aux maîtres les plus fiers devant moi tu t'y mêles, Et ta voix me commande, au pied du crucifix, D'aller chercher partout des armes et des ailes ! Les hauts lieux m'ont ouvert leur magique arsenal, Je m'y suis revêtu de granit et de chêne ; Leur souffle en moi s'agite et leur feu s'y déchaîne, Et mon coeur débordant n'attend plus qu'un signal. Dieu m'a donné la plus humble, mais peut-élre la plus heureuse des facultés, celle d'admirer. Quand les œuvres de la nature ou de l'intelligence viennent la réveiller en moi, elle me rend toute la force que les événements journaliers me soutirent. Que M. de Laprade me permelle de le re- mercier des nobles émotions que je lui dois! c'est à la fois un bonheur et un secours. A. DE JUSSIEU.