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BIOGRAPHIE DE LOYS PAPON. 339 Diane et Céladon, Astrée et Sylvandre, Adamas et les autres héros de l'interminable pastorale d'Honoré d'Urfé. Au loin, on aper- çoit toujours le Lignon, dont les gracieux contours se déroulent dans la plaine et vont se perdre le plus souvent dans les'vertes saulées qui croissent sur ses bords. C'est dans cette agréable retraite que Messire Loys, qui en fut un jour le maître, venait se délasser pendant la belle saison des fatigues de sa vie canoniale ; c'est là qu'il se plongeait dans la lecture des poètes les plus renommés de la Renaissance ; c'est là qu'il dut composer la plupart de ses rimes. Il paraît avoir débute par un essai dramatique intitulé : La comédie de la résurrection du bon temps. Cette pièce dont du Tronchet eut entre les mains le manuscrit, est aujourd'hui perdue. Il eût été curieux peut-être de la comparer aux premières ten- tatives de ce genre faites par Rémi Belleau, Jodelle, Jacques Grevin et autres poètes comiques du XVI e siècle. Nous ignoi'ons si elle obtint les honneurs de la représentation comme la Pas- torelle dont nous parlerons tout à l'heure ; mais, s'il fallait en croire du Tronchet, qui la montra à Paris à plusieurs gens de sçavoir, cette pièce n'était pas sans quelque mérite. Du Tronchet nous apprend de plus qu'il était peint lui - même dans cette comédie, sous le grave personnage de Rolandon, le nom sans doute de quelque farouche capitan. "A en juger par quelques vers de son Discours à Mademoyselle Panfile, ce ne serait pas le seul essai dramatique que Loys aurait tenté. Il paraîtrait qu'il aurait composé à peu près vers ce temps-là quelques tragédies dont il ne nous reste pas le moindre fragment : Mes vers quittés iey le théâtre et le sang, Quittés une Lucrèce esteinte de sa main, Cléopâtre aux combats de l'empire romain, etc. Ces deux femmes célèbres avaient peut-être fourni le sujet en même temps que le titre de deux essais de ce genre. Parmi les hommes remarquables qui habitaient alors Mont-