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JEAiN' GERS0N. 61 ravi à Dieu, que la patrie reconnaissante a élevé à ses héros, mais une immense et vivante cité où les trois époques de la durée, le présent, le passé, le futur, sont réunies pour un même but, la prospérité et la gloire de la France. Lyon a accordé l'honneur d'une statue à quatre de ses enfants. Je ne me plaindrai pas du choix, mais je me plains du petit nombre. Sans doute, le guerrier qui rappelle les exploits, les vastes conquêtes, les progrès merveilleux Ju premier empire, le guer- rier qui a su unir la clémence, la modération, la sagesse civi- lisatrice à la valeur et à la victoire, méritait un bronze sur les bords du fleuve qui l'a vu naître. Sans doute, ce modeste industriel qui, dans la patience de son génie et dans son amour pour les ouvriers, ses compatriotes, a trouvé le secret de faciliter leurs travaux et de fixer dans notre ville l'industrie la plus exposée aux caprices et à l'inconstance de la mode, devait rester au milieu de nous dans l'attitude de sa féconde méditation , pour être une leçon au mérite modeste et un encouragement au progrès. Lyon devait aussi un bronze à cet aventureux capitaine qui, dans l'enivrement des richesses et des voluptés de l'Orient, a songé aux pauvres compagnons de son enfance et a réservé une part de son immense fortune pour les doter d'une Ecole qui fait notre gloire et l'envie des autres cités. Enfin, la reconnaissance populaire, oublieuse des dates et des noms, mais fidèle conservatrice des bienfaits, a érigé avec raison cette statue de YHomme de la Boche, qui, renouvelée de siècle en siècle et enfin expliquée de nos jours, est venue s'abriter sous le rocher qui longtemps lui avait servi de base. Mais est-ce là que s'arrêteront les annales en pierre de notre patrie ? Tous les services sont-ils représentés ? La guerre, le commerce, l'industrie ont-ils seuls inspiré nos aïeux? Ne sommes-nous pas riches en pontifes, en magistrats, en artistes, en écrivains illustres? Ne faul-il pas que l'art de la parole, plus puissant encore, plus bienfaisant que l'art de la guerre et que le génie de l'industrie, ait son culte, et la toge, que Rome belli-