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DANS LE LYONNAIS. 125 en Angleterre après la bataille d'Azincourl, avait été chanoine de Beaujeu. Il avait jeta le froc pour suivre Rodrigue de Villandrando, qui devint son beau-frère, en épousant Margue- rite de Bourbon, autre bâtarde du Duc (1). Mme Marguerite écrivit à son frère une lettre pressante pour le détourner de passer « lui et sa rote » par les pays de Bourgogne, mais elle ne put réussir. Un caractère comme celui du Bâtard ne pouvait s'arrêter à des supplications. En même temps le Bâtard de Vertus, avec 2000 chevaux, arrivait par Montargis et Tonnerre se joindre a lui. C'était donc un effectif d'environ 20,000 chevaux, sans compter les troupes de Perrin des Anges, et d'autres chefs, dont on ne connaît pas le nombre. Le Bâtard demeura en Nivernais jusqu'en été, attendant ses renforts, et le 28 juillet 1440, il passa la Loire. Ses lieutenants se rapprochaient, tout en conservant une grande indépendance d'action. Le mot de lieutenant est peut- être impropre en parlant de ces hommes, car chacun agissait pour son compte et n'obéissait à un ordre central que s'il y trouvait un intérêt réel. En octobre, Floquet, Jehan de Brenay sont à Couches, en pleine Bourgogne. Presque en même temps, on annon- çait encore une troupe de 6000 chevaux a Sens et à Monlereau. En décembre, le Bâtard s'était emparé de Mussy-l'Évêque, puis l'avait quitté, après l'avoir pillé et brûlé, et était remonté au nord. Toutes les bandes prirent ce chemin et passèrent en Champagne et en Flandre où elles furent battues et disper- sées une première fois, au mois de mai suivant (1441) (2). Le roi Charles VII vint dans nos pays à celle époque ; (1) Vie de Rodrigue de Villandrando parQuichcrat.Bibliot. de l'école des Charles, tom. 1, 2" série. (2) Noies et documents, clc, compte de P. Bladelin.