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                      DANS LE LYONNAIS.                       47

palis de 3000 saluts d'or, triste rançon qui leur fut payée à
Lyon, au moyen d'une aide levée à la hâte surtout le pays.
Or, les malheureux habitants qui fournirent leur part de
cette aide, avaient déjà payé l'appatis du bailliage, celui de
la paroisse et presque toujours un appatis personnel.
   « Les Écorcheurs ne manquaient pas aussi de faire main
basse sur le bétail, et le parquaient dans des lieux fermes,
en attendant que les propriétaires le vinssent réclamer en
payant le prix de sa rançon. Or, ces rançons étaient régu-
lièrement tarifées; on donnait un ôcu pour un cheval, un
franc pour une jument, un gros pour un bœuf, et pour une
brebis deux blancs. Le premier soin des brigands avait été
de rompre les membres aux bêtes qu'ils n'avaient pu emme-
ner, tandis qu'ils laissaient mourir de faim celles dont ils ne
pouvaient obtenir le rachat. Les basses-cours de certains
châteaux devinrent alors comme d'immenses charniers où se
développèrent des miasmes pestilentiels. Trois mille télés de
bétail furent ainsi renfermées dans le seul château de Toulon-
sur-Arroux.
   « Tout était sujet à rançon, les récolles, même celles sur
pied, les maisons, le mobilier e l c , pour les rédimer du feu,
les élangs pour en sauver le poisson. Souvent, après avoir tout
saccagé, les Écorcheurs trouvaient enrore à détruire ; une
fois, à Autun, ils retardèrent leur départ pour monter sur les
toits des rares maisons restées debout dans les faubourgs, afin
d'en briser les tuiles avec des fléaux, comme ils auraient battu
le blé sur l'aire d'une grange.
    «Quand un capitaine d'Ecorcheurs arrivait dans un lieu
avec sa compagnie, son premier soin était de solliciter
amiableraent le prix du rachat. S'il n'obtenait rien, le pillage
commençait. Mais, hélas! le bonhomme ne gagnait guère au
paiement de sa rançon, car il «tait rare qu'au mépris de la
fti jurée, le pillage ne fût pas de môme ordonné. Nous avons