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                        CONCOURS DU POÉSIE.                              261

        Que le fer dans tes mains défriche et civilise ;
        Qu'il défende le Christ et qu'il évangélise
        Le Musulman farouche et le lier mandarin :
        Tes triomphes en Chine et la gloire en Syrie
             Pourront à la Gaule attendrie
        Rendre un jour, sans combat, tous ses enfants du Rhin.


        Cet avenir console un pays qui les pleure.
        Mais pour eux et pour nous sache en avancer l'heure
        Par le couronnement que nous garde ta main*
        Sans lui, ces vieux Français, plus libres so\is lçurs maîtres,
             Au nom si beau de leurs ancêtres
        Préféreront celui de Belge ou de Germain.


    Nous ne suivrons pas le plénipotentiaire de la Muse dans
de dernières strophes, d'ailleurs inférieures à celles que
nous venons de transcrire, où il propose au Souverain de
donner à l'édifice de la Constitution le couronnement vive-
ment attendu de la liberté. Nous risquerions de ne plus
rencontrer assez la poésie et, en revanche, de rencontrer
trop la politique. C'est bien assez de nous tenir en attitude
désarmée et pacifique d'attente sur le Rhin ; et nous reste-
rons sous l'impression des beaux vers où le poète, sensible
a tout ce que les aigles de nos drapeaux ont recueilli de
gloire en Italie, en Chine et en Syrie, rend un hommage
partagé par nos cœurs au prince qui règne sur la France.
    Au total, la composition poétique dont nous venons de
tâcher d'offrir une idée, brille par des mérites incontestables,
et elle peut aussi, sans avoir affaire a des Arislarques poin-
tilleux et trop exigeants, subir des critiques assez nom-
breuses. Quelques parties, comme le montrent nos citations,
sont traitées avec éclat ; les vers heureux et bien frappés y
abondent. Mais, dans le cours de l'ode assez longue, on est
trop souvent arrêté sur des strophes faibles, où l'expression
cherche à surfaire le fond. L'auteur n'a peut-être pas assez