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TEMPLE DES DRUIDES D ' ( J Z È C . 115
contraire, en grand nombre, et presque tous dans des lieux ari-
des ou dans les bois. Peut-êlre le savant étranger n'a-t-il visité
que nos départements maritimes.
Un érudit qui a écrit sur cette matière, dit, à l'appui de l'opi-
nion que nous soutenons, que dans ces tombeaux, les ministres
de la religion avaient la tête tournée au levant et les guerriers
illustres à l'occident, ce qui rend compte, selon lui, de la diffé-
rence qui existe dans leur orientation. Mais il n'a pas remarqué
que, dans certains pays, ces monuments, généralement situés sur
la pente méridionale des collines, se trouvent presque toujours
placés dans cette même direction. Sur douze dolmens qu'on voit
à Saint-Alban-sous-Sampzon ' , ou dans les environs, dix pré-
sentent leur entrée du côté du sud ; et deux, séparés seulement
par une distance de quelques mètres, ont cette ouverture, l'un
à l'est et l'autre à l'ouest. Ce fait détruit nécessairement un
semblable système. Cependant, il est possible de donner une
explication à cet égard, si on admet que les premiers de ces
dolmens, ceux tournés au midi, comme les plus nombreux,
étaient les tombeaux des tierns , chefs de tribus ; tandis que les
deux derniers étaient consacrés, l'un à un prince des Druides,
l'autre à une druidesse de première classe. Cette interprétation
peut, Ã la rigueur, concilier les diverses opinions sur ce point
d'archéologie ; et ce qui prouve qu'elle n'est pas dénuée de pro-
babilité, c'est la position de ces deux dolmens au milieu des bois
où l'on célébrait jadis les mystères du culte, et près d'une belle
source, qui devait être une de ces fontaines sacrées dont l'eau
servait aux cérémonies religieuses, ainsi qu'on le voit à Lèves 2,
et dans d'autres sanctuaires du druidisme.
Par contre, d'autres auteurs reconnaissent simplement dans
les dolmens, des tribunes aux harangues pour les envoyés des
divers cantons de la Gaule, quand il s'agissait de traiter des
questions politiques.
D'autres encore y voient une chaire à prêcher où les Druides
enseignaient la morale et la philosophie.
1
Ardèche.
2
Près de Chartres (Eure-et-Loir).