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                    POÉSIE, AMOUR ET MALICE.                  475

poésies ; elle produisit d'abord sur mon enthousiasme enflammé
l'effet d'un verre d'eau à la glace ; mais la réaction fut prompte
et mon indignation immense. Vraiment, pour que je ne prisses
pas en horreur un oncle aussi prosaïque, il fallut bien que je
me répétasse souvent qu'il était le frère de mon excellente
mère ; ce titre seul le sauva de ma malédiction. Aujourd'hui,
bien que cinquante ans ss soient écoulés depuis cette scène,
et que mon amour-propre ait senti se cicatriser la blessure
profonde qu'elle lui fit, je ne veux point cependant laisser mes
lecteurs sous le coup du jugement peut-être injuste de. mon
oncle, et, dans ce cas, pour les mettre en état de le rectifier,
je leur soumets ici les deux pièces qu'il traita, dans son lan-
gage aussi offensant que peu grammatical, de versicolets !

                                CONTE.
        Certain noble gascon un jour tomba dans l'onde ;
        Rien ne put le sauver en ce pressant danger;
             L'eau par malheur était profonde,
             Et les nobles de la Gironde
             Savent mieux mentir que nager.
        Un seul objet flotlant parut sur la rivière
             Par le courant il éiait balayé ;
        On vole le chercher, un instant on espère..,.
             C'était la bourse du noyé.


                             ÉPIGRAMME

                          SUR   UN   BAVARD.

        Lorsque Roger prétend que personne n'ignore
        Les travaux qu'il a faits, les pays qu'il a vus,
        Et que son auditeur le respecte et l'honore
        Comme un Nestor nouveau, ses efforts sont perdus :
        Nestor ne parlait plus qu'on l'écoulail; encore,
        Et Roger paile encor qu'on ne l'écoute plus.

                                          J. PET1T-SENN.

    (La fin au prochain numéro).