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RÉPONSE A M. CHARVET. 363 fluences anti-liturgiques du monde ; le monde aime la nou- veauté et le changement, a passer du grave au doux, du plaisant au sévère, et voila pourquoi après les théories grec- ques on a voulu essayer de copier les manuscrits du moyen- âge ; affaire de bric a brao. Il ne doit rien avoir de tout cela, parce que les détails, expression inévitable de chaque siècle, doivent être, à l'Eglise, subordonnés à l'ensemble qui est im- muable et au-dessus des questions de temps. Contrairement a cette opinion, vous pensez que l'élévation de l'abside a la hauteur de la grande nef est un perfection- nement; selon vous, lorsque ces parties ne se trouvent pas au même niveau, il faut y voir tout simplement une dif- férence d'idées entre les constructeurs et non l'intention de se conformer à une règle ou a une tradition. Le chœur achevé, on a fait la nef selon la mode nouvelle en se conten- tant de la raccorder le mieux possible. Cette explication peut et doit être vraie dans certains cas ; admise en principe, elle me semble plus extraordinaire et bien moins simple que la mienne. Il est vrai que Saint-Jean n'a pas été construit en un jour ; beaucoup d'églises sont dans le même cas et ne présentent pas cette différence d'élévation. Chose remarqua- ble, on la trouve surtout dans les provinces où le clergé avait le plus de pouvoir et de prépondérance en tant que clergé et non comme possesseur de fiefs ou de dignités laïques. Il faut bien distinguer ces deux choses : sous l'ancien ré- gime, dans l'ordre politique, l'évêque de Langres était su- périeur a l'archevêque de Lyon, car il avait la dignité de duc et pair; dans l'ordre religieux, il lui était fort inférieur, lui étant soumis comme suffragant et comme relevant de sa primatie. Dans les provinces, dis-je, situées généralement au Midi, plus unies avec le~ Saint-Siège, ayant plus de vitalité religieuse, l'époque n'exerce qu'une influence restreinte sur la disposition du plan ; elle se manifeste par quelques essais %