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222               CHRONIQUE ARCHÉOLOGIQUE.


                 Séance du 12 avril 1861.
   M. Martin-Daussigny soumet au Comité un vitrail, publié
par M. de la Carelle, vitrail dont il a été question dans la
séance précédente et qui représente Edouard II jouant aux
échecs avec la demoiselle de la Bessée.
   Il communique une inscription dont il a pris l'estampage.
Cette inscription, en langue latine, est assez singulière, et
est jugée appartenir au XIIIe ou au XIVe siècle. Elle contient
une constitution de rente foncière [centum solidos censuales).
   M. Canat lit un fragment historique sur les ravages des
Écorcheurs au temps de Charles VII : il distingue deux
époques dans l'histoire des grandes compagnies. Sous les
règnes de Jean et de Charles V elles étaient composées des
débris de l'armée anglaise ou plutôt des troupes qui avaient
servi les Anglais. Sous le règne de Charles VII, au contraire,
elles étaient entièrement françaises. M. Canat constate que
les compagnies qui,ravagèrent la Bourgogne, vers 1440,
étaient françaises ; que les Écorcheurs, puisque c'est leur
nom, gardaient un reste d'organisation militaire et formaient
des armées de douze a quinze mille hommes. Diverses cir-
constances assurèrent à leurs pillards le succès et l'impu-
nité. Ils échappaient aux poursuites à cause des lenteurs
inévitables de la convocation du ban et de l'arrière-ban. Ils
trouvaient des complices dans une partie des seigneurs de
la Bourgogne; par exemple dans ceux de l'Auxois, qui s'en-
tendait avec eux et les rejetaient sur la contrée voisine pour
en délivrer leurs propres domaines. Enfin les Écorcheurs
appalissaient, c'est-a-dire faisaient des traités ou des pactes
pour avoir des rançons tarifées. Il y eut des appalis faits
avec des particuliers, avec des paroisses, avec des bailliages,
même avec la province entière.
   M. Canat entre dans le détail des diverses campagnes