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                     RÉPONSE A M. CHARVET.                   359

 plus caractéristique de l'abside et de l'autel de Saint-Estienne
avec son raslellarium ; elle a été reproduite dans le Céré-
monial de Lyon, ouvrage fort utile a consulter.
   Pour les parements d'étoffes, je crois que vous inclinez
vers une erreur. Leur but n'est pas le but économique de
dissimuler la pauvreté de la matière et du travail de l'autel,
car ils sont assez dispendieux d'établissement et d'entretien;
mais d'honorer les reliques contenues dans l'autel en les entou-
rant d'étoffes précieuses ; c'est un usage antique que l'Eglise
tient a conserver; ils ont de plus l'avantage d'indiquer par
leurs couleurs le temps de l'année liturgique où l'on se
trouve. Pourquoi ne suffiraient-ils pas aujourd'hui quand ils
ont suffi à tant d'illustres basiliques, aux temps de leur
splendeur ? C'est ce que je ne puis comprendre, je l'avoue ;
il y a tant de raffinements modernes que je ne comprends
pas, qu'un de plus n'a rien qui doive surprendre de ma
part. Or, si l'autel est revêtu de parements, selon la règle
et selon l'usage antique, les sculptures deviennent parfaite-
ment inutiles. J'en suis fâché pour M. Fabisch qui les exé-
cute avec un sentiment chrétien que nul sculpteur n'égale
en France. Mais,
            Amiens Plato, magis arnica veritns.

   Le Cérémonial catholique et surtout celui de Lyon, a tout
prévu, jusqu'aux moindres détails, gradins, luminaire, fleurs,
dimensions, qualités des ornements ; il est précis sur tout
cela, et comme vous dites fort bien en commençant, que
l'architecture doit être la servante des besoins de la liturgie,
il en résulte que l'architecte doit consulter, avant tout, le
cérémonial de son diocèse, et ne pas importer dans le sanc-
tuaire des fantaisies artistiques contraires h ses prescrip-
tions et a son esprit, quelque brillantes-qu'elles puissent
être d'ailleurs.
   Oui, l'architecture est bien le premier des arts et les ré-