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378 ORIGINES DE LUGBUNUM. supposée des deux chefs de la nation ségusiave, semble, ai-je dit, appartenir au IVe siècle. A ce sujet, j'ai fait observer que leur arrivée sur le Rhône moyen avait dû dépendre d'un dépla- cement général déterminé par l'invasion de peuplades étrangères. En effet, la domination de la plupart des nations, qui occupent dans cet âge reculé la Gaule australe, offre des phases tumul- tueuses d'un synchronisme remarquable. Les tribus des environs de Narbonne, principalement, tendent toutes, alors, à se dépla- cer (1). A un moment donné , leur mouvement de translation paraît devenir universel. Dans ce va-et-vient de populations agitées, les Elysices perdent leur capitale et son territoire (2) ; les Atacins, les Arvernes méridionaux et les Volces-Arécomiques se disputent le littoral Méditerranéen (3) ; enfin les tribus ségu- siaves, parties de ce même littoral, remontent le cours du Rhône jusqu'à sa jonction avec la Saône. La cause de ce bouleversement ethnographique a cessé d'être une énigme ; on sait aujourd'hui qu'elle fut produite par l'appa- rition sur la frontière septentrionale de la Narbonnaise de con- fédérés cymriques, Belges, Volces, qui s'étaient arrêtés dans le pays d'Outre-Rhin, après la grande invasion du VI e siècle avant J.-C. (4). Ces émigrants ne composaient pas toute la confédéra- tion de leur race. La horde princ'^ale, ne pouvant triompher de la résistance des Galls et des Cymrcs de la première invasion, (1) V. M. Boudard, Numism. ibér., pp. 241 ctsuiv. (2) Au Ve siècle av. J . - C , les Elysices sont mentionnes par Hécatée de Milet comme un peuple encore indépendant : EXiau^oi sôvoç At"pwv IlepioJo;-)'^;, fragm. 20. Aviénus fait sans doute allusion à l'abaissement de la puissance des Ely- sices au IV e siècle, dans ce passage : Gens Elysicum priùs Loca haec tenebat, atquc Nado civitas Erat ferocis maximum regni caput. Or. Marit., V, 580. (3) M. Boudard, ibid. (4) A. Thierry, Hist. des Gaulois, t. i,p. 131.