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 344                   BIOGRAPHIE DE LOYS PAPON.
• maister qui s'était prêté conrplaisamrncnt à passer pour le tra-
  ducteur des deux derniers Livres, s'exprimait ainsi :
     « Vous trouvères aussi que j'ay transcrit le premier Livre
  (jadis traduit par M. Loys Papon) de mœme ortographie, afin
  que vous vissiés le tout d'une parure. »
     Or, cette prétendue traduction par Loys Papon et Paul Zang-
  maister (1) du traité de Joubert, n'était qu'une fiction de ce der-
  nier dont le chanoine et le disciple étaient seuls dans le secret.
     Pendant de longues années, on crut généralement à cette pré-
 tendue traduction du 1 e r Livre par Loys Papon, puis du 2 e et du
 3 e par Zangmaister, Le foresien Du Verdier,dans sa Bibliothèque
 françoise, crut à une traduction par le chanoine montbrisonnais,
  et Du Tronchet, qui habitait Montbrison à la même époque, re-
 mercia Loys Papon, dans ses Lettres missives, de lui avoir envoyé
  son Livre du Bis.
     Loys Papon et le disciple de Laurent Joubert gardèrent un
 inviolable secret sur cette innocente supercherie littéraire de
 l'auteur. Ce ne fut qu'en to80 que le savant docteur révéla le
  mot de l'énigme.
     C'est à La Croix du Maine que nous devons de connaître ces
 intéressants détails.
     « Faut noter ici, dit-il dans sa Bibliothèque, article Zang-
 maistre, que le dit J.-P. Zangmaistre n'a point traduit, de latin
  en françois, le 2e et le 3e livres du ris sur le latin dudit Joubert,
  car ledit sieur ne l'a point écrit autrement qu'en notre langue
 vulgaire; et pour éclaircir davantage ce propos, je veux bien
  advertir ceux qui liront ceci que ledit Joubert n'a onques écrit
 son traité du Ris qu'en langue françoise, comme nous verrons
 par les lettres envoyées à un sien parent et ami, M. Jean Mar-
  quis de Condrieu, au diocèse de Vienne, médecin à Paris. »
    Or, La Croix du Maine connaissait Marquis, et c'est à lui qu'il


    (1) On a prétendu que Jean-Paul Zangmaister n'avait même jamais
 existé, mais le docteur Des Genettcs, dans sa notice sur Joubert a parfaite-
 ment démontré que J . - P . Zangmaister, jeune praticien d'Augsbourg, avait
 étudié à ïlontpcllicr.