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style spécial dont on ne peut le dépouiller; mais, les uns ne
savent pas remployer pour se peindre eux-mêmes ; et les autres
sont habiles à s'en servir pour se déguiser. Quant à M. de
Gravillon, je n'ai retrouvé dans r;on livre et son stvle, ni son
caractère , ni ses sentiments. Ainsi, par exemple , sa plume
béatifie Paolo et lui donne, en l'autre monde, une continuité de
délices avec Franccsca. Mais l'auteur pense comme moi, qu'au-
cun bonheur n'était possible pour Paolo Maiatesti ; c'était un
traître, qui déshonorait la couche de sou frère, et qui méritait un
châtiment.
    Il faut honorer les morts qui ont passé leur vie à bien faire ;
mais s'abstenir de chanter les grâces et les aménités de la mort.
 « C'est un mal que ia mort , » disait Sapho citée par Arislote ,
 « et la preuve que les dieux l'ont ainsi jugé, c'est qu'aucun
« d'eux n'a encore voulu mourir. » Elle est, comme l'enseigne
l'Eglise catholique, une nécessité inévitable qui attriste l'humanité;
mais le chrétien est consolé et encouragé par sa foi en l'immorta-
lité future que Dieu a promise. Celui qui voudra reporter sa
méditation sur la résurrection et l'immortalité, préférera le
songe de Scipion aux rêves de M. de Gravillon; il lui suffira,
pour s'affermir dans sa foi, d'un psaume de la Bible, d'une pa-
rabole eu Christ, d'une épître de saint Paul et des pensées de
Pascal. Un père de famille, loin de voir en la mort une amie,
demande à Dieu, pour lui et ses enfants, une longue vie, parce
qu'elle est la couronne que le décalogue a réservée à la piété
filiale.
  "M. de Gravillon a assure à son livre un succès réel et une
place à perpétuité dans les bibliothèques d'élite ;il l'a fait sortir
des presses admirables de M. Louis Perrin. La beauté de la pre-
mière édition ne sera pas surpassée par une seconde.

                                    Marc-Antoine PÉRICATJD.